LES QUEBRADAS, ON ADORE !!!
Après les ruines de Quilmes on a suivi la fameuse ruta 40 jusqu’à Cafayate. Le village est très beau, l’ambiance est différente de ce qu’on a pu ressentir ailleurs. Ici c’est très touristique, on entend d’ailleurs des touristes français… c’ est un village très agréable. On a beaucoup aimé l a place centrale avec ses orangers, ses artisans. On se renseigne sur ce qu’il y a à voir aux alentours : c’est une région célèbre pour ses vignobles, il y a un musée du vin et plein de bodegas ( caves ou châteaux pour nous) à visiter pour goûter. Mais on n’est pas vraiment amateurs de vins, alors on en a juste fait une dans le village. Il y a aussi une rando à faire jusqu’à une cascade mais le rio est à sec ! Et surtout, il y a les quebradas !!! Quesako vous me direz… eh bien ce sont des canyons avec des roches colorées et des formes sculptées par l’érosion c’est pour ça qu’on est venus jusqu’ici . Il y a les plus connues les Quebradas de las conchas qui regroupent une douzaines de quebradas sur environ 60 km et il y a les moins connues : les quebradas de las flechas.
Comme on a du temps et que c’est le dernier week end de vacances d’hiver de la zone de Buenos Aires on se dit qu’on fera celles de las conchas en semaine d’autant qu’elles sont sur la route de notre prochaine étape. Dimanche 31 juillet, on se lance donc à l’assaut des quebradas de las flechas. La dame de l’office de tourisme avait l’air dubitative à leur sujet, on a vite compris pourquoi. Pour les atteindre 35 km de ripio !!! Le ripio c’est de la piste, pas de goudron mais surtout un sol en tôle ondulée qui nous secoue dans tous les sens, le double effet kisscool ! Malgré tout, on ne regrette pas notre choix, le paysage est sublime. Les roches ne sont pas colorées mais les formes sont superbes. On voit les effets de la déformation des roches due à la tectonique des plaques mais aussi au travail de l’eau.
On passe par des hameaux très isolés avec des maisons traditionnelles faites avec des briques de terre fabriquées sur place et des toits de terre aussi.
Sur le chemin, alors que je prends en photo des vautours noirs ( une bonne cinquantaine de cm de hauteur) passe au-dessus de ma tête, un énorme oiseau. Les vautours s’envolent et ils entament un vol plané tous ensembles. On se demande si c’était un condor vu qu’il y en a dans la région et qu’il est beaucoup plus gros que les autres… à vérifier.
On arrive aux fameuses formations au bout de 2h, c’est magnifique!
Il y a une petite randonnée mais là tout de suite tout le monde est d’accord pour faire une pause pour se remettre des secousses. Pause repas au pied des quebradas. On est requinqués et prêts pour la rando, elle est courte mais offre un panorama à couper le souffle!
Comme 35 km de ripio c’est pas beaucoup et qu’on est un peu masos mais surtout sous le charme de ce paysage grandiose, on continue la piste encore quelques kilomètres. Là on aperçoit un petit embranchement qui permet de descendre près du rio. On s’avance dans le lit de la rivière et là un petit pré-sentiment me fait dire « c’est bon on est assez près! » mais Firmin s’est senti pousser des ailes et me répond « mais non regarde on pourra faire demi-tour là bas. » Ok ( vous vous souvenez mon défi c’est lâcher prise) on y va. On s’arrête à une bonne distance de l’eau. Tout est magnifique et on se sent tout petit au milieu de ces roches et de ce lit de rivière gigantesque et presque asséché.
On passe un bon moment et puis je crois qu’on était un peu trop tranquilles depuis quelques jours, fallait un peu pimenter tout ça !!! Aussitôt dit, aussitôt fait : Un bon ensablement ça vous dit ? Allons-y gaiement ! On s’était arrêtés sur du sable et pour repartir on s’enlise à la moitié des roues avant ! On essaie plusieurs techniques marche arrière, c’est pire. Faire une piste de pierres plates encore raté on s’enlise encore plus. Creuser, oui mais le sol est sableux ça ne sert à rien ! On est seuls, personne ne passe sur la piste principale. (Là je me dis que je n’aurai pas dû lâcher prise aujourd’hui …) On décide alors de sortir l’artillerie lourde ( ce que je proposais depuis le début) les plaques en acier que Firmin avait utilisées pour la fabrication de la séparation pour la traversée en cargo. On s’était dit qu’elles serviraient de plaques de désensablage mais on ne pensait pas devoir les sortir de sitôt! On vide notre soute, on se met tous les deux à creuser à la main sous les roues ( l’énergie du désespoir pour moi) et on place les plaques devant , BINGO ça marche !!! mais pas pour longtemps… on se retrouve ensablés 2 mètres plus loin! Là on se dit qu’on est mal ! C’est reparti à quatre pattes dans le sable à creuser on replace les plaques mais cette fois-ci je les déplace au fur et à mesure de l’avancée du camping car jusqu’à ce que la piste soit dure! Ouf on est sortis d’affaire, on a fait une belle équipe tous les 2 et surtout on ne nous y reprendra plus à descendre dans le lit des rivières !!! Zut on n’a pas filmé et les filles un peu angoissées n’ont pas osé sortir la caméra… dommage vous auriez bien ri.
Sur le retour on récupère deux enfants et une adolescente à déposer au premier village après la piste. La petite Coletta est trop mignonne!
Retour au camping où on fait la connaissance d’un couple d’Argentins José Maria et qui voyagent en mortorhome ! Ils nous donnent plein de conseils sur les sites à visiter qui ne sont pas forcément dans les guides et nous invitent à passer les voir chez eux à Buenos Aires
Le lundi 1 er août, on va y aller plus cool sur les sensations aventure ! C’est la fête de la Pachamama ( remerciement de la Terre mère) pour les communautés indiennes et le village d’Amaicha, où on a dormi vendredi soir, fait la plus grande célébration du pays. On arrive en retard ( comme d’habitude ) la cérémonie a déjà commencé, les habitants font des offrandes symboliques pour remercier la Terre de tout ce qu’elle leur apporte. On fera notre petite offrande nous aussi!
Retour à Cafayate pour une bonne nuit de sommeil avant de se rendre demain aux quebradas de Las Conchas ( par la route et pas par la piste hihi!!!).
Mardi 2 août, on prend donc la route en direction des montagnes rouges que l’on voit de loin depuis plusieurs jours. Plus on s’approche, plus elles sont sublimes!
Randonnée dans la première Quebrada un canyon rouge s’ouvre comme un rideau sur un défilé de formations rocheuses qui mêlent des couleurs rouges, oranger et ocre ! La hauteur est impressionnante.
Après déjeuner, on se rend dans les quebradas suivantes situées tous les 2-3 km, les formes changent, les couleurs aussi. Chaque fois le paysage est extraordinaire.
Sarah a baptisé une nouvelle forme : la quebrada Dark Vador!!!
Ah non, on ne prendra pas cette auto-stoppeuse-là, mince elle a les clefs du camion !!!
Les quebradas deviennent couleur chocolat mais restent toujours fascinantes.
Chaque fois qu’elles arrivent sur un sommet les filles sont prises d’une irrésistible envie de bondir … si ça leur fait plaisir !
Elles ont trouvé des amis ! Obligés de s’arrêter…
Le défilé se termine 50km plus loin par l’amphitéatro et la gargantua del diablo.
On décide de retourner dormir près d’une quebrada d’une jolie couleur chocolat. 
Le sol est dur et pas de pluie pour la nuit ! très important parce que tous ces canyons se transforment en véritable torrent quand il pleut… on est sûrs de nous et on fera ici notre première nuit seuls au milieu de nulle part, fallait bien commencer ! Le noir de la nuit est très profond et un peu intimidant pour une première … Au lever du soleil, on reste dans l’obscurité de notre grand canyon.
On reprend la route direction Salta, la capitale de la Province…